7 questions essentielles à propos de l’impact social d'Oikocredit

7 questions essentielles à propos de l’impact social d'Oikocredit

Oikocredit-Rapport-d’impact-2019_FR-cover.jpg09 octobre 2019

Ce qui intéresse surtout les investisseurs d’Oikocredit, ce sont nos résultats sociaux: dans quelle mesure remplissons-nous notre mission? Notre rapport d’impact 2019 présente ce que nos partenaires ont pu réaliser grâce au soutien financier que nous leur avons accordé.

Pour aller au-delà des chiffres repris dans notre rapport d'impact 2019 et revenir sur des questions fondamentales portant sur l'impact social, nous avons interviewé Ging Ledesma, directrice de l'innovation et de la performance sociale chez Oikocredit.

La transparence et la responsabilité sont la pierre angulaire de la confiance qu’accordent nos membres et investisseurs à Oikocredit. Sans leur confiance, nous n’aurions pas pu atteindre les résultats présentés dans ce rapport.

En matière d’impact, quelles sont les réussites dont Oikocredit peut être le plus fier ?

Nous pouvons être fiers de nos efforts continus en Afrique. Ce portefeuille, qui représente 18 % de l'ensemble de nos financements du développement, peut sembler modeste. Il est néanmoins plus élevé que les investissements réalisés par la plupart de nos homologues. 

De la même façon, nous pouvons être fiers de notre persévérance à soutenir l'agriculture, un secteur difficile, rendu encore plus délicat par l'impact croissant du changement climatique.

Enfin, en tant que société coopérative, nous pouvons être fiers de notre soutien continu à des coopératives. Les coopératives sont ancrées dans les communautés. Elles donnent l'opportunité aux membres individuels de mieux se faire entendre du point de vue de la gouvernance, et de répartir de façon plus équitable la valeur de leurs activités économiques entre leurs clients.

Pourquoi est-ce tellement important d’atteindre des clients qui habitent en région rurale ?

Nous voulons lutter contre la pauvreté. Or, dans les pays où œuvre Oikocredit, la pauvreté demeure importante en zones rurales, qui demeurent à l’écart de la croissance et de la prospérité mondiales. On y déplore toujours un manque de services de base et un manque d’opportunités pour les entreprises et l'éducation. 

Les petits agriculteurs ont du mal à subvenir à leurs besoins alimentaires alors même que leur production se retrouve sur les tables du monde entier. Les petits exploitants sont aussi parmi les premiers à subir l'impact du changement climatique mondial.

Qu’en est-il de l’attention particulière que vous portez aux femmes ?

Dans les pays où nous travaillons, il existe de multiples obstacles à leur autonomisation. Ces obstacles peuvent être d’ordre juridique ou culturel. 

Pourtant, les études montrent, en particulier dans le domaine de la microfinance, que lorsque les femmes bénéficient d’une activité économique, elles en distribuent les fruits aux membres de leur famille. 

Ainsi, par exemple, lorsqu’une femme parvient à générer un revenu supplémentaire, ce dernier se traduit généralement pour sa famille par une amélioration de l’alimentation et de l’habillement, ainsi que par de meilleures conditions de logement.

Pour quelle raison Oikocredit octroie-t-il des prêts de taille plus petite que les autres investisseurs ?

Des prêts de petite taille ne signifient pas nécessairement davantage d’impact social, tout comme des montants plus élevés ne se traduisent pas par moins d'impact. Ce qui importe lorsqu'un partenaire potentiel sollicite un prêt auprès d'Oikocredit, c’est notre volonté de ne pas l’écarter simplement parce qu'il s'agit d'un petit montant.

Après tout, la raison d’être d’Oikocredit est d’apporter des ressources financières à ceux qui ne sont pas en mesure de les obtenir auprès des établissements traditionnels. 

Généralement, les banques considèrent qu'il est trop coûteux ou trop risqué d'accorder un prêt à des entreprises de petite taille et des entreprises qui démarrent. Nous avons toujours affirmé qu’Oikocredit est là pour soutenir la croissance d’entreprises viables. C’est un choix délibéré, qui signifie que nos membres et investisseurs s'attendent à ce que nous prenions plus de risques, et cela signifie aussi que le coût (en raison de la taille de la transaction) n'est pas le facteur clé dans notre travail.

Existe-t-il une différence entre le rapport d'impact d'Oikocredit et celui d'autres investisseurs à impact ?

L'approche la plus répandue en matière de rapport d'impact est de se concentrer sur les chiffres atteints et le profil des investissements réalisés. Même si ces chiffres sont utiles, nous pensons qu'il est tout aussi important de rendre compte des actions de nos partenaires.

Nous voulons pouvoir répondre à des questions telles que: comment nos partenaires gèrent-ils leurs activités? Suivent-ils et rendent-ils compte de l'atteinte de leurs objectifs sociaux? Fournissent-ils des produits et des services de manière responsable? Par exemple, pour rendre compte des résultats de notre portefeuille d'inclusion financière, nous ne nous contentons pas de dire que nos partenaires ont touché 38 millions de personnes. Nous sommes également en mesure de dire que 73 % des 466 partenaires avec qui nous travaillons dans ce domaine ont adopté les Principes de Protection des Clients. 

L'accès au financement est important, mais il est tout aussi important que cet accès soit réalisé de façon responsable et qu’il soit axé sur les besoins et les capacités des clients. 

Alors que les rapports d’impact de nos homologues s’appuyent sur des données auto-déclarées, il est important de souligner que notre processus de collecte de données implique le contrôle de ces données par nos collègues sur le terrain. La présence locale d'Oikocredit dans de nombreux pays constitue à cet égard un grand avantage.

73 % des partenaires d'Oikocredit ont signé les Principes de Protection des Clients (PPC). Serait-il irréaliste de s'attendre à 100 % ?

Certains partenaires peuvent ne pas avoir adhéré aux PPC mais se conformer par ailleurs à un ensemble de normes comparables. Par exemple, en Inde, il existe un ensemble de normes mises en place par un réseau d'institutions de microfinance.

Nous avons aussi comme partenaires plusieurs banques régulées, qui doivent donc se conformer aux réglementations établies par la banque centrale de leur pays, comparables aux PPC sans être tout à fait semblables. 

Nous travaillons pour que tous nos partenaires dans le domaine de l'inclusion financière adhèrent aux PPC ou à des normes comparables. Au-delà de la signature des PPC, nous soutenons nos partenaires dans leurs évaluations et dans l'élaboration de plans d'action visant à corriger les lacunes et faiblesses identifiées.

Qu’est-ce qui est différent cette année ? Pourquoi ce nouvel intitulé « Rapport d’impact » ?

Oikocredit a toujours été modeste en ne voulant pas abuser du mot « impact », car nous ne pouvons prétendre que l'impact réalisé résulte uniquement de notre soutien. 

Mais l'impact est un terme largement utilisé et nous avons considéré qu’en évitant cette expression, nous ne valorisions pas suffisamment le travail de nos partenaires. C'est à eux après tout que revient le vrai mérite en matière d'impact.

L'impact d'Oikocredit en chiffres au 31 decembre 2018

  • 37,6 millions de clients atteints par nos partenaires
  • 2,1 millions de petites et moyennes entreprises atteintes
  • 1 millions d'euros consacrés au renforcement des compétences de nos partenaires

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