L’histoire de Sanah ou le parcours d'une entrepreneure indonésienne du secteur de l’agro-alimentaire

L’histoire de Sanah ou le parcours d'une entrepreneure indonésienne du secteur de l’agro-alimentaire

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L’Indonésie dispose d'un réseau dynamique de femmes entrepreneures. Mais les difficultés pour obtenir des fonds de roulement peuvent entraver la croissance et le développement. Nous célébrons une entrepreneure qui a transformé la passion des indonésiens pour les « krupuk » en une entreprise florissante.

Sanah est cliente de Mitra Bisnis Keluarga (MBK), une institution de microfinance indonésienne partenaire d'Oikocredit. Cette société financière non bancaire est très présente à Java et à Sumatra, deux des îles indonésiennes les plus peuplées, et compte 844 filiales dans tout le pays. MKB fournit des services financiers classiques rentables à travers des prêts de fonds de roulement. Elle s’adresse exclusivement aux femmes.

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Le nom de MKB signifie « Partenaires d’entreprises familiales ». Il montre à quel point l'amélioration de l'inclusion financière a un impact significatif sur l'autonomisation des femmes et améliore la vie de leurs familles. Sanah et son mari accordent beaucoup d’importance à l'économie familiale et à la nécessité de passer du temps de qualité avec leurs deux enfants.

De la vente de porte-à-porte à l'étal du marché

Appréciées dans toute l'Indonésie, les krupuk sont des chips croustillantes à base d'amidon. Aromatisées avec du poisson, de l'oignon et du piment, elles sont consommées en collation ou en accompagnement.

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En 2009, Sanah et son mari Muhidin ont lancé une entreprise de vente de krupuk en porte-à-porte. Le financement initial venait d'un prêt de fonds de roulement de MBK d’un montant de 900 000 IDR (soit 55€) de MBK.

Un an plus tard, elle et il décidaient de commencer à produire eux-mêmes les krupuk. Connaissant la grande popularité des chips, Sanah a vu l'opportunité d'augmenter la productivité, de développer l'entreprise et de gagner plus d'argent. Elle a obtenu un nouveau prêt de MBK de 1,3 million IDR (soit 79€) qui lui a permis d'acheter des ingrédients à des prix plus compétitifs et de développer son activité.

 « Aidée de mes enfants, j'ai pu produire mes propres krupuk », explique Sanah.

Au cours des 12 dernières années, l'entreprise est passée de cinq à 30 employé·es et, grâce à l’augmentation des revenus générés par l'entreprise, Sanah a pu construire une nouvelle maison pour sa famille puis acheter une voiture et une moto.

Son ancienne maison a été rénovée et sert maintenant de lieu de production où Muhidin et les autres employés font frire les chips dans de grands woks. Une équipe de femmes emballe les krupuk, puis les paquets sont transportés à moto pour être vendus sur le marché local.

Des fonds de roulement pour autonomiser les femmes

Sanah est cliente de MBK depuis 13 ans.

Cette institution, l'une des plus grandes organisations de microfinance en Indonésie, fournit des fonds de roulement aux femmes à revenu faible dans le but de réduire la vulnérabilité de ses 1,52 million clientes, et ainsi d’améliorer leur dignité et leur confiance en elles.

L’élimination de la pauvreté et l'autonomisation des femmes restent des défis cruciaux et MBK estime que 75% de ses clientes sont issues de familles à revenu faible et vivant en dessous du seuil de pauvreté officiel. L’institution vise à contribuer aux objectifs de développement durable des Nations Unies, en particulier l’élimination de la pauvreté et l'autonomisation des femmes grâce au développement des petites entreprises.

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MBK travaille auprès des communautés locales, en particulier dans les zones rurales et périurbaines, pour développer des opportunités de création d'entreprises indépendantes pour des entrepreneures comme Sanah. Cette démarche s'inscrit dans la mission d'Oikocredit qui consiste à améliorer la résilience des communautés à revenu faible et à augmenter les moyens de subsistance des personnes à revenu faible.

Pionnière de la microfinance

MBK a été l'une des premières institutions de microfinance indonésiennes à adopter la méthode de prêt du groupe Grameen.

Lorsque MBK a démarré en 2003, la plupart des banques traditionnelles n'accordaient pas de micro-prêts aux petit·es entrepreneur·es. Reprenant la méthodologie de la banque Grameen, MBK a commencé à combler le manque de microfinance en Indonésie en accordant des petits prêts à des groupes de femmes entrepreneures, principalement pour des activités génératrices de revenus.

Les personnes qui font un emprunt ne sont pas obligées d’ouvrir de compte bancaire ni de fournir de garantie pour obtenir des prêts. Ceux-ci sont remboursés par tranches sur un an et doivent être soldés en totalité pour pouvoir bénéficier d’un fonds de roulement. Le personnel de terrain est entièrement composé de femmes et les chargées de compte rendent visite aux clientes dans leur village.

Associée à MBK depuis 2008, Oikocredit a accompagné l’institution dans le soutien des femmes indépendantes en Indonésie pour leur permettre de créer des entreprises solides et durables, et d’offrir un avenir meilleur à leurs familles.

 

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